Si je vous dis saumon fumé Grizzly, voyez-vous tout de suite un gros ours brun qui gronde dans une allée d’épicerie pour indiquer à un jeune client qu’il devrait opter pour la marque ? Si oui, c’est tout à fait normal. L’entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, a en effet investi en publicité dans la dernière année pour faire connaître sa marque auprès de différents publics. Et ça a fonctionné ! Mais au-delà du spot publicitaire, Grizzly, c’est avant tout une entreprise en pleine croissance pour laquelle innovation rime toujours avec qualité.
Premier mot d’ordre : qualité
« Nous sommes reconnus pour être exigeants dans le choix des matières premières avec lesquelles nous travaillons », explique en entrevue Laura Boivin, PDG chez Grizzly. Elle cite en exemple l’utilisation systématique de sirop d’érable dans la préparation des poissons fumés et la forte volonté de l’entreprise de n’utiliser que des poissons issus de la pêche durable. Et pour cela, il n’est pas question d’y aller avec des demi-mesures : « Pour le saumon d’élevage, nous visitons les éleveurs et nous ne travaillons qu’avec des entreprises qui ont obtenu des certifications reconnues à la suite d’audits. Pour la pêche sauvage, je me rends moi-même presque chaque année en Alaska pour rencontrer les pêcheurs. J’embarque sur les bateaux pour m’assurer des normes et des façons de faire… J’ai constaté sur place qu’il y a un respect énorme pour la ressource », raconte la PDG.
Ce souci du détail et de la qualité se poursuit également dans la préparation des aliments, qui se veulent avant tout santé et qui comptent le moins d’ingrédients possible. « Nous travaillons sur la valeur nutritionnelle de nos aliments, nous trouvons des façons de baisser le taux de sel… Ça fait partie de notre mission », commente Laura Boivin. Et il faut dire que la recette fonctionne : année après année, les produits Grizzly sont appréciés autant par le grand public que par le réseau des services alimentaires, qui trouvent dans le catalogue de Grizzly différents poissons fumés et des produits originaux comme les pavés de saumon coho et l’effiloché de saumon fumé. La grande vedette reste toutefois le saumon sockeye, offert soit en saumon fumé et tranché ou en galettes de burgers. « Le sockeye est un poisson sauvage et peu de marques en offrent. Il plaît beaucoup aux consommateurs », précise la PDG. Au détail, les différents tartares proposés par Grizzly ont également beaucoup de succès, notamment le tartare aux deux saumons, sorti sur le marché il y a quelques années, et lauréat de plusieurs prix et distinctions, dont le Prix innovation en alimentation.
De l’innovation à toutes les étapes
L’innovation fait également partie des valeurs de l’entreprise : « Être à la fine pointe de la technologie, ça nous permet d’être plus performants et plus efficaces, tout en offrant des produits de meilleure qualité », explique Laura Boivin. Pour l’entreprise, qui souhaite aider les chefs et les entreprises où le manque de main-d’œuvre est criant, cela veut aussi dire être capable de fournir un produit parfait, prêt à être assemblé, créé dans un environnement contrôlé qui permet d’éviter les problèmes de contamination croisée. « Nous sommes les meilleurs pour préparer les poissons ! », lance la PDG.
Pour ce faire, l’entreprise a d’abord acquis un trancheur automatisé créé sur mesure en 2006 et a intégré, l’année suivante, une chaîne de production informatisée, unique en Amérique. Depuis, elle poursuit ses efforts pour automatiser davantage les installations, ce qui permet de pallier le manque de main-d’œuvre présent partout dans l’industrie. « Nous voulons continuer notre croissance, alors nous nous donnons les moyens pour le faire », ajoute Laura Boivin.
Et l’innovation ne s’arrête pas là. Depuis 15 ans, Grizzly travaille avec l’Université Laval pour développer un procédé qui permet d’enrayer les risques de listeria dans le saumon fumé, les produits de la mer et, éventuellement, plusieurs autres aliments. « En tant que PME, nous n’avions pas les moyens de nous lancer seuls dans des recherches comme celle-là, mais en nous associant avec une université, nous avons augmenté notre capacité à changer les choses », explique Laura Boivin. Le résultat de ces recherches est la création du procédé Bac M35, qui consiste à appliquer un bio-ingrédient qui enraye complètement la listeria sur le poisson cru. « Nous croyons que ça va révolutionner le monde agroalimentaire ! », s’enthousiasme Laura Boivin. Le procédé, déjà homologué par Santé-Canada, est en cours d’homologation avec la FDA et le marché européen. « Ce sont de longs processus, mais c’est une fierté pour nous de nous impliquer pour la santé publique », conclut la PDG.